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Avant
de tenter de classifier les illusions optico-géométriques,
il importe de définir celles-ci : ces illusions sont produites par
des figures géométriques donnant lieu à des erreurs
destimation de la dimension, de lorientation, de la courbure,
de la direction ou de la forme de certains de leurs éléments.
Au cours
de la seconde moitié du XIXe siècle, des pionniers de la psychologie
expérimentale, comme Delboeuf, Hering, Müller-Lyer et plusieurs
autres ont découvert une grande variété dillusions
dites optico-géométriques auxquelles ils ont laissé
leur nom. Au total plus de 200 illusions géométriques ont
été répertoriées.
On considère
traditionnellement quune illusion géométrique comporte
deux éléments : un élément « inducteur
» qui provoque une déformation et un élément
« test » qui la subit. Par exemple, dans la figure de Müller-Lyer,
les pointes de flèche constituent lélément inducteur
et les traits horizontaux, lélément test. Dans la figure
de Poggendorff, les lignes parallèles sont lélément
inducteur et les segments obliques, lélément test.
Depuis un
siècle, on a proposé plusieurs explications des illusions
géométriques ; les plus convaincantes saccordent sur
trois points fondamentaux. En premier lieu, les illusions sont du domaine
perceptif et nont rien à voir avec la pensée ou le raisonnement.
En effet, vous savez que la plupart des illustrations suivantes sont des
illusions géométriques, mais cela ne vous empêche pas
de percevoir des déformations. En deuxième lieu, les illusions
ne naissent pas dans la rétine ; elles apparaissent presque aussi
nettement lorsque lélément inducteur est placé
devant un oeil et lélément test devant lautre
oeil. Elles prennent donc naissance dans le système visuel où
convergent pour la première fois les informations en provenance de
chaque oeil. En troisième lieu, les illusions ne résultent
pas du mouvement des yeux. En effet, elles apparaissent dans toute leur
netteté quand la durée dexposition est trop brève
pour que lil est le temps de balayer la figure. |
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